Boomers, Loose geese, Chunkers, Rabbits… les vocables ne manquent pas pour désigner en argot US ces joueurs qui misent le max en permanence ou presque, dès le début ou presque, et pas toujours pour les bonnes raisons : nombre d’entre eux croient que pour remporter un tournoi de Black-jack, il suffit (voire est nécessaire) d’amasser une pile de jetons qui va jusqu’au plafond du Casino d’Ostende.
Pour un joueur de tournois de Black-jack débutant, il est souvent déroutant, pour ne pas dire anxiogène, de voir ce genre de « Wildcat bettors », de « chats sauvages » mettre plusieurs fois la mise maximum d’affilée et gagner plusieurs mains d’affilée, larguant ainsi presqu’instantanément le reste de la table. Qu’on se rassure : la stratégie et les maths sont de notre côté.
Tout d’abord, il existe deux races de chats sauvages. La première attaque, attaque encore, sort ses griffes en permanence, jusqu’à avoir une avance quasiment irrattrapable sur le peloton. Or, le plus souvent, quand elle ne se sort pas toute seule comme une grande parce que la banque l’aurait battue deux ou trois fois de suite (ce qui est tout sauf rare au Black-jack), cette race-ci, même payée, ne se rend même pas compte de sa position avantageuse et continue de miser le max ! Si une telle approche peut trouver des justifications pour un tournoi de BJ de type « accumulation brute », elle est en effet proprement suicidaire pour un tournoi par élimination phase par phase.
Pour ma part, je pense que la meilleure façon de gérer cette race-là est… d’attendre. D’attendre que les probabilités reprennent leurs droits, et donc de miser petit. Contre de tels « chat-tards », cette façon de faire rentabilise au maximum vos mises, et comporte peu de risques en cas de mains perdues. Vouloir faire pareil que les chats sauvages pour rester dans la course (la « rat race » ? ^ ^ ) vous obligerait, pour créer une différence au score, à en plus effectuer des doublés et des partages de paires, avec le risque et le coût exorbitants que l’on sait. Certes, si tel chat sauvage est payé par la banque, il faudra se résoudre tôt ou tard à chercher à le rattraper. Mais c’est un « move » désespéré, d’exception, que je n’effectue qu’en tout dernier recours.
La seconde race de chat sauvage est (la) plus dangereuse : sitôt parvenue à une certaine avance au score, elle arrête de bombarder, et commence à miser petit, en minaudant, l’air de dire « et maintenant, rattrapez-moi si vous l’osez, miaow ». Le problème est que le plus souvent encore une fois, les probas vont jouer contre elle, au sens où l’un ou l’autre adversaire (ou tous) finiront par miser de quoi la rattraper, voire la dépasser au classement, et y parvenir ! Pour peu, bien entendu, que le reste de la table ne lui offre pas la victoire sur un plateau d’argent en ne tentant rien du tout, que ce soit par pusillanimité ou par distraction, comme à la table finale de l’Open de Liège 2014…
Face à ce genre de félidé, je conseille encore une fois d’attendre, mais moins longtemps, seulement le temps de s’assurer que sa « big betting frenzy » ne recommence pas. Faut-il pour autant commencer à se mettre en chasse immédiatement, comme avaient l’habitude de le faire plusieurs participants à la Coupe du Monde 2019 à Innsbruck en Autriche que j’ai observés ? Je ne pense pas. En effet, si vous commencez à lancer vos mises de rattrapage et que vous parvenez à vous ré-hisser à sa hauteur tout de suite, vous vous retrouvez à jouer à chat perché avec votre cible, et devenez ipso facto une cible vous-même. À l’inverse, à trop attendre, l’on risque de se retrouver en plein festival de maxbets, véritable loterie dont seuls les « chattards » sortent vainqueurs. Dès lors, mieux vaut ne commencer à « rat-taquer » que lorsque vous sentez que les autres joueurs (en tout cas ceux qui ont compris la situation, pas ceux qui font du « pousse-jetons ») sont sur le point de tirer à leur tour sur la pelote de laine. Personnellement, sur une phase de tournoi de X mains, c’est entre les mains (X-5) et (X-10) incluses que je tente ma remontée. Mais pas toujours. ^^
Les deux races ont un point commun : elles n’ont pas saisi (ou n’ont pas voulu saisir) l’aspect stratégique des tournois de black-jack, et pensent qu’il faut juste être celui ou celle qui aura le plus de « chatte ». Certes, mêmes les joueurs les plus avisés, même les plus fins stratèges ont besoin d’une dose de chance pour finir vainqueurs en tournoi, mais ils n’ont certainement pas besoin d’autant de « chatte » que les chats sauvages…
Miaouw (Enjoy) ! 😉
KungFox, le bouffeur de chatte
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Bien compris la musique.
A chacun son modèle de chatte.
Keep up the excellent job and bringing in the group!
Энджой !