Nombreux sont les tournois, y compris en Europe, à proposer un re-buy, c’est-à-dire la possibilité de ré-entrer dans la compétition lorsqu’on est sorti prématurément du tournoi, généralement au premier tour, celui des éliminatoires. Pour ré-entrer dans l’arène (d’où le terme de re-entry également employé dans le jargon), le casino organisateur vous propose de vous acquitter d’un supplément, généralement la moitié du droit d’entrée (buy-in) initial. Attention toutefois à ne pas confondre re-entry, re-buy et second chance :
– le re-buy est le supplément que vous payez pour participer à un tour de repêchage spécial, disputé entre tous les éliminés des diverses tables du premier tour désireux de poursuivre l’aventure, une fois que le premier tour est terminé, mais avant que ne commence le second tour (en général les demi-finales) ;
– la re-entry est ce que vous rallongez (souvent un deuxième buy-in complet !) pour pouvoir occuper une place laissée vacante en dernière vague de tables de premier tour alors que vous êtes déjà éliminé(e) ;
– la second chance, quant à elle, constitue une sorte de « pass VIP » direct pour le tour suivant du tournoi. Cette deuxième chance non seulement se monnaye (souvent 50 % du buy-in et davantage), mais en plus se gagne, au sens où l’accès au tour suivant par son biais est soumis à certaines conditions, telles que figurer parmi les meilleurs non-qualifiés, ne pas avoir fini le premier tour décavé, figurer parmi les premiers inscrits du tournoi (early birds) etc.
Dans le cas des re-buys, il est plus que fréquent que seul le vainqueur de chaque table de repêchage soit réadmis dans la compétition, avec peut-être le meilleur deuxième de l’ensemble des candidats au repêchage, celui par exemple dont le score est le plus près de celui du meilleur de sa table, en termes de % ou de jetons d’écart. Il est dès lors tout à fait justifié de se demander si cela vaut bien la peine de payer au total une fois et demie le droit d’entrée, voire plus si le casino rajoute une taxe (fee) au re-buy, simplement pour devoir affronter quasiment les mêmes adversaires dans des conditions encore plus drastiques.
Mon avis et mon expérience sont que pour chaque tournoi auquel je participe où une forme ou une autre de re-buy est admise ou proposée, il vaut TOUJOURS la peine de retenter sa chance, quitte à multiplier mentalement et automatiquement par 1,5 le montant du buy-in initial. Après tout, vous vous êtes tapé tout ce trajet sous la pluie, vous êtes déjà sur place, vous avez peut-être déjà réservé la chambre d’hôtel, vous avez déjà une idée des styles de jeu en présence, et vous vous êtes déjà fendu d’une somme à trois chiffres. Que représentent ces quelques euros supplémentaires, sinon au pire un prolongement du fun éprouvé, au mieux une chance palpable de corriger les erreurs commises au 1er tour et de décrocher la timbale ?
D’ailleurs, je ne suis pas le seul à raisonner de la sorte : Kenny Einiger, vainqueur des World Series of Blackjack 2005 ET de l’Ultimate Blackjack Tour 2006, va même jusqu’à affirmer, dans son ouvrage « Play to Win », que si l’on n’a pas l’argent pour ré-entrer dans le tournoi ou que l’on ne veut pas risquer ce supplément, c’est que l’on n’a rien à faire dans le tournoi de Blackjack en question, ou que l’on avait visé trop haut. Pour le dire autrement : ne jouez pas au-dessus de votre ligue ! Tel tournoi est à 200 € le droit d’inscription ? Prévoyez de dépenser 300 €, voire 400 € au minimum sur place, hors frais de déplacement, faute de quoi vous vous priveriez d’un précieux moyen d’augmenter votre espérance de gains. En TBJ, il faut savoir être pugnace, en amont comme en aval. Et c’est cette même pugnacité qui a permis à M. Jean B., lecteur de la première heure de ce blog sorti un peu trop prématurément à son goût, de remporter le tournoi de Namur et de finir 10ème au Belgium Blackjack Trophy à Spa en 2018…
Alors, à bientôt ?
Tournament vôtre,
KF
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Sachant que nous ne sommes pas des machines,cet article résume l’état d’esprit qu’il faut pour participer aux tournois.Et surtout avoir la courage de faire son autocritique pour améliorer son jeu dans d’éventuelles mauvaises conditions au tour suivant.
Je pense également que c’est une bonne chose permettant effectivement de faire des ajustements et tenter une approche différente selon la “variance” de la soirée.
… d’autant plus que l’on pourrait a posteriori considérer le Sit-n-Go post-tournoi du vendredi 21 dernier comme une sorte de “re-buy-in”, non ? En tout cas, belle “correction” (aux deux sens du terme) ! ^^
En effet. Un re-buy qui en valait bien la peine 🙂
100% agree with rebuying!!!!!!! If I had not rebought into the tournament, I would have never not only won 1st (for USD $15,000) but also 2nd for USD $5,000, all in a span of only 3 months in this monthly tournament!
Thanks for your supporting testimony !