Tout le monde connaît (ou a au moins entendu parler de) la “stratégie de base” au blackjack. Toute optimale qu’elle soit, elle ne s’applique qu’aux décisions de jeu des mains, mais pas vraiment au calibrage de ses mises ni à la gestion de sa bankroll en tournois.
Or, il existe bel et bien une “SB” générale de betsizing (ou stratégie de base pour les mises) en TBJ ! Devisée dès le milieu des années 1980 par le fameux Stanford Wong ou déduite en autodidacte par des joueurs rompus ou talentueux tels ce jeune croupier du casino de Montreal qui a remporté 50 000 $ CAN fin 2015 et qui avait tout compris d’emblée, elle peut se résumer comme suit :
– Miser petit jusqu’au dernier tiers de la manche du tournoi;
– Rester à moins d’un maxbet d’écart des leaders pressentis;
– Bouger avec la table quand ça bouge ;
– “Envoyer du bois” dans les trois dernières mains, en fonction : a) de sa position au bouton à la dernière; b) de son classement à l’entame de la dernière ; c) des joueurs encore en présence (style connu, type aggro etc.)
Oui, mais voilà : depuis en gros le début des années 2000, cette façon de procéder, toute optimale mathématiquement qu’elle soit elle aussi, commence à être connue, et se voit aisément contre-exploitée par le premier joueur un tant soit peu avancé venu, VOIRE ne fonctionne plus du tout face à des joueurs agressifs qui s’envolent au score et/ou face à un dealer qui paye tout le monde !
Que faire, alors ?
Tout d’abord, ne pas la jeter prématurément aux orties ! Cette “SB historique” fonctionne encore très bien contre les débutants ou les maladroits (cf. cet article de Ken Smith), et ne demande en fait qu’à être amendée techniquement sur de multiples points ou pour certains cas de figure :
– Votre distance personnelle de sécurité d’avec les leaders : maxbet ? Deux maxbets ? Demi-maxbet ?
– Votre avance par rapport à vos poursuivants : à partir de combien d’attaquants allez-vous cesser d’aligner votre mise sur les leurs ? 2 ? 3 ?
– À partir de quelle main démarrer votre “make-or-break-attitude” ? La main X – 4 (X étant le nombre de mains prévues pour la manche de tournoi en cours) ? Plus tôt ? Plus tard ?
– Quel objectif chiffré vous donner pour chaque main ? Rester à portée, ou prendre la tête du peloton (aux deux sens du terme ^^) ?
etc. etc.
Bref, si les adages “stay calm and close the gap”, ou “be there for the final battle” ne suffisent plus à eux seuls (et ce, depuis bientôt vingt ans) pour vous garantir une place payée ou une qualification au tour suivant en TBJ, ils n’en demeurent pas moins valables en soi. C’est avec l’expérience que VOUS vous constituerez votre propre stratégie de base de tournoi personnelle, comme une pince multi-outils que vous aurez dans votre poche avant et pendant chaque tournoi. Pour paraphraser un grand joueur US de TBJ : “Plan your play, then play your plan. But this plan doesn’t have to be the ultimate plan” !
Tournament vôtre,
YVB / KF
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[…] il s’agissait pour chaque joueur invité de disputer 3 tables de cumul de points de régularité, un peu comme pour ce joueur Québecois ICI. Seuls les meilleurs totaux finissaient directement en table finale, avec pas moins de 50 000 $ […]